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Les chiens courants au Québec


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Les chiens courants au Québec


 Le chien courant par définition est un chien qui à l'aide de son flair, piste et fait déplacer sa proie tout en donnant de la voix. Le gibier se sentant ainsi suivi parcourt son territoire sur des sentiers qu'il connaît déjà très bien, ces mêmes sentiers lui servant quotidiennement (gîte, nourriture, reproduction). Le chien n’attrape pas le gibier qu’il poursuit à l’odeur. Le gibier maintient habituellement une bonne distance entre lui et le chien. Dépendant du gibier et des conditions de température, un temps d’une trentaine de secondes à une vingtaine de minutes peut s’écouler entre le passage du gibier et celui du chien au même endroit. Bien des gens pensent que le chien rabat le gibier vers son maître et que celui-ci n’a qu’à attendre. Ce n’est pas le chien qui mène la chasse, mais plutôt le gibier qui décide où il ira passer. Le maître des chiens doit donc anticiper le trajet du gibier et se déplacer pour voir ce dernier.     

Autrefois aucune race de chien courant ne pouvait proclamer avoir l'exclusivité d'un gibier en particulier. De nos jours les facilités de communication, de transport et les connaissances acquises,  ont permis aux veneurs de sélectionner des races et des lignées de chien bien précises pour la pratique de leur sport favori.  L'amélioration constante des lignées fait par les maîtres de chiens courants ont permis de spécialiser et de donner des caractéristiques de plus en plus spécifiques aux beagles, foxhounds et coonhounds. Chaque chien est dressé pour traquer un gibier en particulier; ceci permet au maître d’être en contrôle lors du déroulement d'une compétition ou d'autres activités. D'ailleurs les règlements de compétition ne permettent pas aux chiens de suivre autres choses que le gibier désiré. 


Le beagle (33 à 38 cm) poil court, de couleurs variées (blanc et feu, noir et feu, blanc et citron ...) mais avec une préférence pour le tricolore (noir, blanc et feu), sera le choix des pisteurs de lièvres ainsi que des compétiteurs d'épreuve sur le terrain (field trial) pour chiens spécialisés aux lièvres et aux lapins.  

Le foxhound Américain sera utilisé principalement pour les activités liées aux renards et aux coyotes ainsi que pour les compétitions spécifiques à ces deux mêmes gibiers. De taille supérieure au beagle soit de 53 à 63 cm, il en possède les mêmes couleurs et qualités, actif et très disposé à la chasse. Le foxhound Américain est représenté par plusieurs lignées, si on peut dire familles : Walker, Trigg, July, Godman ... pour ne nommer que ceux-là. Ces différentes races ou lignées proviennent toutes à l'origine des mêmes ancêtres, soit des foxhounds Anglais croisés avec des races de chiens courants que les colons Américains possédaient à leur arrivée aux États-Unis.

Le coonhound ou chien à raton laveur diffère quelque peu de ses cousins foxhounds. Il est en mesure de déterminer et de montrer l'endroit où se cache son gibier, particulièrement dans quel arbre. Bien que la première partie de son travail soit la même, soit de trouver et de suivre sa proie en aboyant, il doit amener le raton laveur à se réfugier dans un arbre ou tout autre abri et par la suite continuer à japper à l'endroit où se trouve caché le raton laveur jusqu'à l'arrivée de son maître. Cela peut prendre un certain temps voir même quelques heures. Encore ici plusieurs races se partagent le travail. Au Québec, les plus reconnues sont le Coonhound black & tan ou chien à raton noir et feu, le Bluetick, l'English (redtick, bluetick ou tricolore), le Plott, le Redbone et le Treeing Walker. Leur taille peut varier de 50 à 72 cm et leur poids, de 15 à 45,5 kilos. Les mêmes techniques peuvent s'appliquer pour l'ours, le lynx, le cougar ou le lion de montage et même l'écureuil. Les coonhounds seront donc utiles pour toutes les activités où le gibier peut grimper aux arbres. Comme pour le foxhound, la majorité des coonhounds ont des ancêtres communs, sauf pour le Plott qui lui descend d'une souche allemande arrivée aux États-Unis vers 1750 dans les bagages de Jonathon Plott.                

Fait à noter, une des qualités d'un bon coonhound est de changer d'aboiement lorsqu'il a localisé où se cache l'animal recherché. Si son jappe sur la piste est un hurlement, il se transformera en aboiement court et sec en présence du gibier recherché, ce qui facilitera pour le maître le repérage de la direction à prendre pour le rejoindre.

Que ce soit pour le beagle ou le géant coonhound en passant par le rapide foxhound, certaines de ces bêtes peuvent se vendre une petite fortune entre amateurs. Chez nos voisins du Sud d'où proviennent la majorité des races mentionnées plus haut, un chien peut rapporter plusieurs milliers de dollars à son propriétaire en participant à des compétitions. 

En terminant, quelques races européennes ont été importées au Québec avec plus ou moins de succès.  On peut nommer le Bleu de Gascogne, le Bruno du Jura, le Saintongeois et le Griffon Nivernais, ce dernier ayant la particularité d'avoir le poil long . Ces races exotiques ont été surtout employées sur le coyote. Maintenant, le foxhound Américain est revenu en tête de liste pour cette activité, bien que quelques maîtres emploient encore des croisements divers, beagle/coonhound, beagle/foxhound, coonhound/foxhound.  

 

Normand Raymond

 

Code d’éthique